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Marche du 27 novembre : Une tempête dans un verre d’eau

Les prémisses de cette manifestation donnaient de quoi faire frissonner le pouvoir en place, plus précisément le locataire de Kossyam. Car nul ne sait mieux que le pouvoir du MPP comment ces manifestations peuvent se terminer, puisque c’est après l’insurrection populaire suivie d’un coup d’État que ce régime est parvenu au pouvoir.

La prémonition était plus que certaine lorsque l’appel à la manifestation pour demander la démission du président du Faso et de son gouvernement il y a de cela quelques semaines a été diligenté par certaines OSC, de connivence avec certains partis politiques. Cet appel a commencé à être plus bruissant, surtout après le drame d’Inata qui a révolté plus d’un burkinabè. Les tensions étaient vives et le président du Faso en avait conscience. Des mesures ont été prises pour désamorcer « la bombe » avec la restriction des libertés telle la coupure de l’internet pour minimiser les dégâts. Bon gré mal gré ils étaient des milliers dans les artères de la ville de Ouagadougou et dans les autres contrées du Burkina.

Et c’est la mairie centrale de Ouagadougou qui a reçu en premier la colère des manifestants (une partie de la bâtisse a été saccagée). Ainsi est né un affrontement entre FDS et manifestants. Jets de pierres par ci et tires de gaz lacrymogène par là à travers les artères de la ville. L‘ironie de cette histoire est que les manifestants se sont fait réprimer par ceux pour qui ils ont dit être sortis.

Si personne ne peut nier cette légitimité du peuple burkinabè à manifester sa colère même pas le président du Faso, le hic est qu’il n’y a pas eu de cadrage dans cette marche. Surtout que les principaux organisateurs ont brillé de par leur absence sur le théâtre des opérations, laissant la rue décider du sens et de la direction de la lutte. Certains sont sortis pour demander à Rock de partir, d’autres pour réclamer la liberté pour le général putschiste Gilbert Diendieré, et enfin ceux qui étaient dans la rue pour demander des actions fortes au gouvernement, dans la reconquête de l’intégrité territoriale. Cette marche s’est déroulée dans une cacophonie généralisée, ou par moment, des manifestants ont failli en découdre les uns avec les autres pour la paternité de la marche.

Le fait que la manifestation avait plutôt ciblé des individus ou des institutions a fait basculer sa légitimité en faveur du pouvoir en place, puisque au Journal Télévisé de 20h du samedi 28 Novembre, le ministre de la sécurité Maxime Koné a annoncé la saisie du procureur au sujet de cette marche car selon lui, les instigateurs sont connus et répondront devant la justice. Beaucoup de questions taraudent les esprits.  Est-ce un avant-goût de la chute du régime en place ? Ou tout simplement cette manifestation vient réconforter Roch et son gouvernement ? On serait tenté de dire « tout ça pour ça ? ». La conclusion qu’on en tire, c’est que cette manifestation a été une tempête dans un verre d’eau. Toujours est-il que le pouvoir à reçu l’onde de choc et devrait se considérer en sursis.

L’Édito de la rédaction

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1 commentaire

comments user
Ouedraogo Ibrahima

Vraiment tout ça pour ça ?
Les mesures drastiques qui on été mises en œuvre pour démobiliser voir stopper la marche dépeint la situation actuelle du pays, attendre que sa dégénère avant d’agir.

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