L’Armée Malienne Reprend le Contrôle de Kidal, Étape Cruciale pour la Reconquête du Territoire!
Après onze ans d’absence, l’armée malienne a finalement repris le contrôle de Kidal, une ville située à 1 540,4 km au nord-est de Bamako, la capitale du pays. Cette victoire est un objectif ultime des Forces Armées Maliennes (FAMa) dans leur lutte pour la récupération totale du territoire et est considérée comme un symbole de leur triomphe. Les FAMa ont déclaré qu’ils poursuivront leurs opérations dans et autour de la ville pour assurer la sécurité complète de la zone.
Cette prise était inévitable compte tenu des collusions entre les ex-rebelles et le groupe JNIM. Cependant, il est crucial de mettre en place une stratégie permettant aux FAMa de rester à Kidal tout en établissant des relations amicales avec les populations locales. Cela nécessite un retour accompagné de projets de développement durable pour aider les populations à ne plus tomber dans l’extrémisme violent et à ne plus défier l’autorité de l’État.
La reprise de Kidal est considérée comme une étape cruciale dans la reconquête du territoire, car cette ville était considérée comme un point de défiance pour les groupes terroristes. La chute de ce point de défiance signifie le retour de l’armée dans cette localité, mettant ainsi à mal les trafics, le banditisme organisé et le terrorisme.
Chronologie de la Prise de Kidal
Le lundi 2 octobre, une colonne d’environ une centaine de véhicules des Forces armées maliennes (Fama) a quitté la ville de Gao en direction de la région de Kidal, bastion du Cadre stratégique permanent (CSP). Ce dernier regroupe les mouvements séparatistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad et une partie des groupes armés de la Plateforme, à l’origine pro-gouvernementale, tous signataires de l’accord d’Alger de 2015. La progression du convoi a été ralentie par des affrontements entre les Fama et le CSP, notamment à l’approche d’Anéfis, une ville située à l’entrée de la région de Kidal, que l’armée malienne occupe depuis le 7 octobre.
Ces événements sont le point culminant d’une situation qui a débuté avec le retrait de la Mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali (Minusma), décidé fin juin à la demande des autorités maliennes. En juillet, la mission onusienne a entamé le processus de transfert de ses douze bases militaires à l’Etat malien, en conformité avec les dispositions des Nations unies qui stipulent qu’elles ne doivent être transférées qu’aux autorités. Des désaccords ont rapidement opposé le gouvernement et la Minusma sur cette question de calendrier et du processus de départ. Certaines des bases onusiennes, notamment celles de Ber (région de Tombouctou), Aguelhok, Tessalit et Kidal (région de Kidal), se trouvant en effet dans des zones dont les groupes signataires de l’accord de paix de 2015 revendiquent le contrôle pose problème. Ces groupes refusent, par conséquent, de laisser les Fama les reprendre sans négociations préalables.
Le 11 août, les Fama et les combattants du CSP se sont violemment affrontés pour le contrôle de la base de Ber, près de Tombouctou. Dominant ses adversaires, l’armée malienne a pris possession du camp qu’elle occupe depuis le 13 août, jour de son évacuation par la Minusma.
En septembre, le CSP a lancé une série d’attaques meurtrières contre des positions avancées de l’armée malienne dans le nord et le centre du Mali, notamment à Léré (région de Tombouctou), Dioura (région de Mopti), Bamba et Bourem (région de Gao). En réaction, les Fama ont procédé à des frappes aériennes sur les positions des insurgés et déployé des renforts de troupes et d’aéronefs de combat dans plusieurs localités au nord.
Le retrait anticipé et non coordonné du contingent tchadien de la Minusma a servi de déclencheur aux affrontements actuels et sceller le sort de Kidal.
Maintenant que Kidal est pris, le président de la transition, Assimi Goïta devrait saisir l’occasion pour s’élever au-dessus de la mêlée et engager des discussions directes avec les notables de la région de Kidal au nom de l’intérêt du peuple malien. Sa popularité ne devrait pas reposer tant sur son aptitude à mener la guerre que sur sa capacité à trouver des compromis pour rétablir la paix.
Bien qu’il soit peu probable qu’il y ait une cohabitation entre les FAMa et les groupes rebelles à Kidal, cette reprise est une étape importante et peut être le point de départ de nouvelles négociations pour résoudre la question des ex-rebelles, des groupes armés terroristes et des populations locales.
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