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AU-DELÀ DU BON ÉLÈVE, DÉCONSTRUIRE LE PARADOXE L’IDENTITÉ AFRICAINE.

Pourquoi bon nombre d’Africains ressentent-ils constamment l’obligation d’agir en tant que bons élèves, alors que la réalité les place en position de maîtres de leur destinée collective ? Cette question résonne particulièrement dans un contexte où des Burkinabè cherchent à concilier le soutien total aux autorités dans la guerre tout en maintenant une intégrité journalistique respectueuse des règles et de l’éthique, et l’exercice sans restriction aucune de leurs libertés individuelles démocratiques.

Le dilemme éthique qui surgit est analogue à celui de commenter un match de football où notre pays est opposé à un autre, tout en préservant une neutralité apparente. Cela soulève des interrogations cruciales sur notre rôle en tant qu’observateurs critiques de la société, mais aussi en tant que participants engagés dans la préservation des valeurs qui sous-tendent notre existence. Il est essentiel de reconnaître que ceux qui ont forgé la figure du journaliste et de la démocratie avec leurs cortèges de règles et d’éthique n’ont pas hésité à les transgresser lorsqu’il s’agissait de défendre une cause ou un intérêt, comme en témoigne l’exemple de la guerre en Ukraine ou entre la Palestine et Israël. Plus récemment, il y a le traitement accordé à la brillante victoire de nos forces combattantes à Djibo par la presse occidentale. Cette dualité entre les normes éthiques et le soutien à des causes soulève des questions fondamentales sur la nature même de notre engagement en tant que gardiens de notre information et de notre liberté.

En tant que bons élèves, même lorsque notre liberté semble sur le point d’être menacée par des forces hostiles, nous continuons à rechercher l’approbation extérieure. C’est un paradoxe qui nécessite un examen approfondi de notre identité collective et de notre responsabilité envers la vérité et l’émancipation.

La réalité est que nous sommes les maîtres de notre narration, de notre histoire et de notre destin. La quête perpétuelle d’être de bons élèves devrait céder la place à la reconnaissance de notre rôle de maîtres, capables de guider et d’influencer positivement la société.

Être un bon élève de tout ce qui ne vient pas de chez nous peut créer une myopie intellectuelle. Nous devons être capables de critiquer, d’analyser et de remettre en question, même les aspects les plus chers à notre identité nationale, afin de progresser collectivement. La décolonisation mentale est l’objectif ultime…

En fin de compte, notre responsabilité en tant que maîtres de notre propre histoire et acteurs critiques de la société dépasse le simple désir d’être perçus comme de bons élèves. C’est dans la compréhension et la mise en œuvre de cette responsabilité que nous façonnons un avenir où notre rôle dépasse les attentes superficielles pour incarner une véritable force de changement et de progrès.

La Rédaction

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