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« ENTREPRENEURIAT POLITIQUE AU BURKINA FASO : QUANT LA JEUNESSE HYPOTHEQUE SON AVENIR DANS UN ‘BAL DE VAUTOURS' »

Au Burkina Faso, l’équilibre politique demeure un défi complexe. Les frontières entre les acteurs politiques et les groupes de la société civile se sont dangereusement brouillées au cours des trois dernières décennies. Les sociétés civiles et les syndicats ont évolué pour devenir des contre-pouvoirs qui empiètent parfois sur le terrain des partis politiques d’opposition. Cette confusion des rôles a des conséquences profondes sur la vie démocratique des Burkinabè.

Initialement, les sociétés civiles et les syndicats étaient des entités apolitiques chargées de défendre les droits et les intérêts des citoyens. Cependant, plusieurs organisations ont pris une nouvelle tournure en devenant des outils des partis politiques ou du pouvoir en place. Les sociétés civiles et les syndicats se sont ainsi engagés dans des activités qui relèvent davantage de la politique partisane que de la défense des droits et des intérêts des citoyens, usurpant ainsi le rôle des partis politiques d’opposition.

Cette confusion des rôles a entraîné une polarisation de la scène politique burkinabè. Les sociétés civiles, initialement conçues comme des groupes de pression, se sont très souvent retrouvées sur l’arène politique, soit à défendre le pouvoir, soit à s’y opposer. Plusieurs OSC ne sont en réalité que des émanations agissant pour le compte des officines politiques obscures. On a ainsi assisté à la création d’une nouvelle profession au Burkina : « l’entreprenariat politique ». La jeunesse, au lieu de chercher un véritable emploi, s’est laissée embarquer dans cette aventure par des politiciens aux affaires depuis plus de 30 ans, sans véritables projets d’avenir, hypothéquant ainsi l’avenir de plusieurs générations. Cette jeunesse qui ne semble pas encore avoir pris conscience de son rôle, s’est adonnée à ce macabre « bal de vautours ». Cela crée un environnement politique instable où les acteurs ne sont plus clairement définis, mettant en péril la stabilité démocratique du pays.

Il est important de rétablir un équilibre politique sain en clarifiant les rôles de chaque acteur. Les sociétés civiles et les syndicats, en tant que groupes de pression, doivent rester fidèles à leur mission initiale de défense des droits et des intérêts des citoyens, sans se laisser entraîner dans les querelles partisanes. Les partis politiques d’opposition doivent retrouver leur légitimité institutionnelle, permettant ainsi aux citoyens de choisir librement leurs représentants politiques.

Les sociétés civiles et les syndicats doivent rester des gardiens vigilants des droits fondamentaux, sans compromettre la stabilité politique du pays.

En rétablissant cet équilibre, le Burkina Faso pourrait garantir une démocratie robuste, où chaque acteur joue un rôle défini sans compromettre la stabilité politique du pays. Cela nécessitera un effort collectif pour renforcer les fondements d’une société burkinabè prospère et équilibrée.

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