En plein cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso vibre au rythme de sa jeunesse, forte de plus de 77% de la population. Une jeunesse qui, malgré sa majorité numérique, semble parfois tarder à prendre conscience de sa propre valeur et du rôle crucial qu’elle peut jouer dans le changement de paradigme de sa société.

Pendant qu’ailleurs, dès l’âge de vingt ans certains forgent leur destin en créant, en innovant, en construisant l’avenir de leur pays, chez nous, la tentation de considérer la vie comme une série d’erreurs à corriger plus tard est parfois prédominante. Le temps est perçu comme une ressource inépuisable, et la jeunesse se trouve parfois piégée dans une illusion d’éternité.

Sur les réseaux sociaux, la révolte gronde, parfois justifiée, parfois mue par la frustration. On apprend à devenir activiste, à défendre des idéaux, à s’ériger en entrepreneur politique sans toujours bien comprendre le sens profond de ces engagements. La question qui se pose alors est la suivante : comment une jeunesse non consciente peut-elle véritablement contribuer au progrès de sa nation ?

Le leadership, essence même du changement, se définit-il par la capacité à vociférer sur la toile, à multiplier les clics, les likes et les partages ? Ou bien, ne serait-ce pas plutôt la capacité à penser de tout son poids, à prendre des initiatives tangibles, à créer, à innover, à œuvrer pour le bien commun ?

Il est essentiel que la jeunesse burkinabè s’interroge sur la notion même de leadership. Peut-on réellement se considérer comme un leader tout en étant à la charge de ses parents ou de son époux(se) ? Le véritable leadership ne nécessite-t-il pas une indépendance et une autonomie certaines pour agir en toute impartialité et efficacité ?

Il est temps de dépasser le virtuel, de transcender la superficialité des réseaux sociaux. Le leadership authentique se bâtit sur des fondations solides, dans le concret, dans l’action. Il exige une conscience aigüe des enjeux de notre société, une compréhension profonde des défis qui nous attendent.

La jeunesse burkinabè doit prendre conscience de sa valeur intrinsèque, de sa force collective, et canaliser cette énergie vers des projets constructifs. Elle détient le pouvoir de changer le paradigme, de tracer une nouvelle voie pour le Burkina Faso. Il est temps de penser au-delà des erreurs à corriger, de saisir l’urgence de l’action, de se forger un destin et de devenir les leaders authentiques de demain, bâtissant un avenir florissant pour notre cher pays.

La Rédaction