Coup d’Etat en Birmanie : Le premier dossier brûlant de Joe Biden
Le général Min Aung Hlaing, est le nouvel homme fort de la Birmanie
L’arrestation d’Aung San Suu Kyi par l’armée birmane, lundi dernier, marque la chute d’une icône. Prix Nobel de la paix en 1991, arrivée à la tête du pays en 2016 après 15 années passées en résidence surveillée, la dirigeante birmane a vu son image sérieusement écornée à l’étranger en raison de son inaction vis-à-vis des Rohingya. Elle fut un temps comparée à Nelson Mandela, Gandhi ou Martin Luther King. Combattante pour la démocratie depuis le soulèvement, en 1988, de la population birmane face à la junte militaire, prix Nobel de la paix en 1991, incarcérée puis assignée à résidence durant une quinzaine d’années avant de diriger la Birmanie à partir de 2016.
Son arrestation à entrainer des remous sociaux. Les appels à la désobéissance civile se multiplient tandis que les condamnations internationales continuent à tomber. Washington a formellement accusé les militaires d’avoir perpétré un « coup d’État » et promis de nouvelles sanctions à l’encontre des généraux. Deux jours après le coup d’Etat et l’arrestation de la dirigeante Aung San Suu Kyi, les premiers signes de résistance émergent sur les réseaux sociaux. « Nous obéirons uniquement à notre gouvernement élu démocratiquement » et de poursuivre : « Nous avons arrêté de nous rendre dans les hôpitaux qui sont placés maintenant sous une autorité militaire illégitime ».
Un groupe nommé « le mouvement de désobéissance civile » a été lancé sur Facebook et comptait mercredi 3 février, près de 150 000 abonnés dans la matinée. « Honte à l’armée », « les militaires sont des voleurs », lit-on sur cette page où des médecins et infirmières n’hésitaient pas à annoncer leur volonté de protester. Le chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing, est le nouvel homme fort. Mais, pour la forme, il a fait désigner un autre général, Myint Swe, président par intérim. Un titre avant tout honorifique.
Le nouveau locataire du bureau ovale, Joe Biden aura donc sa première mission qui de façon inattendue se trouvait au pays d’Asie du sud-Est bordé par le Bangladesh, l’Inde, la Chine, le Laos, la Thaïlande et la mer. Après avoir menacé d’imposer de nouvelles sanctions, l’administration de Joe Biden a encore haussé le ton hier mardi 2 Février contre la Birmanie. Cet acte reste principalement symbolique puisque l’armée Birmane est déjà sous le coup de sanctions depuis les exactions menées par les soldats en 2017 contre la minorité musulmane rohingya, une crise qui vaut à la Birmanie d’être accusée de « génocide » par des enquêteurs de l’ONU.
Le conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni ce mardi 2 Février en urgence et à huis clos, mais n’a pas réussi à se mettre d’accord sur un texte commun. Des négociations sont toujours en cours, attendons donc de voir !
Idrissa Napon
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