Après l’agression sur Galiou Soglo Peur sur la campagne présidentielle
L’embuscade dont a été victime le candidat à la présidentielle 2021 au Bénin, Galiou Soglo continue de provoquer une grande panique au sein de plusieurs états majors politiques. Un climat de suspicion s’est emparé de l’opinion publique depuis l’annonce de l’attaque de tirs à balles réelles sur le véhicule de l’ancien ministre et fils de l’ancien président Nicéphore Soglo.
Qui a tiré des balles réelles sur le candidat Galiou Soglo ? L’ancien ministre et ses proches vivent désormais dans une grande psychose ainsi qu’une grande partie de la classe politique. Depuis l’attaque contre son véhicule dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 février, c’est une course contre la montre qui a commencé pour extraire la balle restée coincée dans sa cage thoracique. Pour le clan Soglo, pas question de tenter une intervention chirurgicale au Bénin. Plusieurs destinations sont envisagées a savoir le Nigeria, le Ghana, l’Afrique du Sud ou carrément l’Europe en l’occurrence la France ou l’Allemagne, le blessé bénéficiant d’une nationalité française. Son frère aîné Léhady Soglo, lui aussi ancien maire de la ville de Cotonou y vit d’ailleurs depuis 3 ans comme exilé après sa radiation par le président Talon et sa condamnation à 5 ans de prison par un tribunal d’exception mis en place par le régime.
L’ancien président Yayi Boni au chevet de Galiou Soglo au Cnhu de Cotonou
Pendant ce temps, quelques fuites de l’enquête savamment distillées dans les réseaux sociaux accusent Galiou Soglo et les siens de ne pas collaborer avec les enquêteurs. Ces derniers auraient multiplié les interrogatoires sur les présumés témoins de la scène notamment le chauffeur de l’ancien ministre au volant du véhicule au moment des faits ainsi qu’un de ses proches collaborateurs informé dès les premières heures. La victime elle-même ayant refusé toute collaboration avec ces mêmes enquêteurs selon les indiscrétions relayées par les réseaux sociaux et certains médias. Il faut dire que quelques jours plus tôt, Galiou Soglo a fait sensation en allant déposer son dossier de candidature pour la présidentielle d’avril 2021 en tant que opposant.
Déjà la classe politique ne cache pas son émoi. Les responsables politiques tous bords confondus en appellent à un dénouement rapide de l’enquête. Ce vœu d’éclaircissement se heurte cependant à une grande suspicion surtout des opposants au régime du président Talon. En effet, plusieurs violences aux relents politiques sont restées sans réponse ces dernières années. Depuis 2019, de nombreux incidents ont provoqué des pertes en vie humaines et des dégradations matérielles importantes sans qu’aucune autorité du pays ne rende publique des bilans exhaustif. Le plus emblématique de ces événements demeure la fusillade devant le domicile de l’ancien président, Yayi Boni et dont personne ne connaît officiellement le bilan et les circonstances réels.
Dans le cas de l’agression de Galiou Soglo, la polémique enfle déjà sur une confusion autour des résultats du scanner réalisé au Centre national hospitalier et universitaire de Cotonou. Le dit centre étant sous le contrôle du gouvernement, il lui est reproché de tenter de dissimuler les résultats voire de les falsifier. Les besoins de sécurité pour la victime se heurtent donc aux nécessités de l’enquête dans un climat électoral très tendu depuis plusieurs mois. On redoute une détérioration de la situation avec la multiplication des contentieux autour de la présidentielle de 2021.
Pierre Ouédraogo
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