Page Noire : dernier coup de clap pour la légende malienne du cinéma
Le monde du cinéma africain est en deuil. Le réalisateur malien Souleymane Cissé est décédé ce mercredi 19 février 2025 à Bamako, à l’âge de 84 ans. Sa fille, Mariam Cissé, a confirmé la nouvelle en déclarant : « Papa est décédé aujourd’hui à Bamako. Nous sommes sous le choc. Toute sa vie, il l’a consacrée à son pays, au cinéma et à l’art. »
Cette disparition survient à seulement trois jours de l’ouverture de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), prévue le 22 février au Burkina Faso. Souleymane Cissé devait y présider le jury de la catégorie « fiction long métrage ».
Né le 21 avril 1940 à Bamako, Souleymane Cissé est considéré comme l’un des pionniers du cinéma africain. Après des études à l’Institut national de la cinématographie de Moscou, il retourne au Mali où il entame une carrière prolifique. Sa filmographie, riche et engagée, reflète les réalités sociales et culturelles de son pays.
Parmi ses œuvres les plus marquantes :
• « Den Muso » (La Jeune Fille), 1975 : son premier long métrage, qui aborde le thème délicat de la condition féminine au Mali.
• « Baara » (Le Travail), 1978 : une critique sociale sur le monde ouvrier, récompensée par l’Étalon de Yennenga au FESPACO.
• « Finyè » (Le Vent), 1982 : une réflexion sur la jeunesse et le pouvoir, également lauréat de l’Étalon de Yennenga.
• « Yeelen » (La Lumière), 1987 : ce chef-d’œuvre, qui retrace le parcours initiatique d’un jeune homme doté de pouvoirs mystiques, a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes, faisant de Cissé le premier réalisateur d’Afrique subsaharienne à être ainsi distingué.
• « Waati » (Le Temps), 1995 : une exploration des défis de l’Afrique post-coloniale, sélectionnée en compétition officielle à Cannes.
En 2023, en reconnaissance de son immense contribution au septième art, Souleymane Cissé a reçu le prestigieux Carrosse d’Or lors de la Quinzaine des cinéastes à Cannes.
La disparition de Souleymane Cissé laisse un vide immense dans le paysage cinématographique mondial. Son œuvre, empreinte de profondeur et d’humanité, continuera d’inspirer des générations de cinéastes et de spectateurs à travers le monde.
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