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EDITO | Nigeria : La sénatrice Natasha Akpoti-Uduaghan suspendue après avoir dénoncé une agression sexuelle

testLe 6 mars 2025, le Sénat nigérian a tranché. Pas forcément pour la vérité, mais pour le silence. Natasha Akpoti-Uduaghan, l’une des rares femmes à siéger dans cette institution, a été suspendue pour six mois. Son tort ? Avoir accusé le président du Sénat, Godswill Akpabio, d’agression sexuelle.
Verdict du comité d’éthique : accusations rejetées pour non-respect des procédures établies. Pourtant, aucune enquête sérieuse n’a été menée, aucune voix n’a été accordée à celle qui osait parler. Pire, la sénatrice a été escortée hors de l’hémicycle, empêchée de s’exprimer. Une scène qui en dit long sur la place accordée aux femmes dans les sphères de pouvoir au Nigeria.
Selon une étude conjointe de l’Union interparlementaire (UIP) et de l’Union parlementaire africaine (UPA), 40 % des femmes députées en Afrique déclarent avoir subi du harcèlement sexuel, souvent de la part de leurs propres collègues masculins. Mais combien osent parler ? Et surtout, combien sont entendues ?
Face à cette sanction jugée arbitraire, Natasha Akpoti-Uduaghan ne compte pas se taire. Elle attaque en justice le président du Sénat et réclame 100 milliards de nairas en dommages-intérêts.
Le combat pour la justice et l’égalité est loin d’être gagné. Mais une chose est sûre : faire taire une femme n’a jamais étouffé la vérité.
Quand la parole des femmes dérange, la sanction tombe plus vite que la justice.
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