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Burkina Faso |Tentative de déstabilisation : Ahmed Kinda revient sur le film des opérations dont il était le chef d’orchestre

« Je suis le commandant Kinda Ahmed, ancien commandant des forces spéciales. J’ai été interpellé à la gare Rimbo à Niamey, le vendredi 30 août 2024. Ce qui était prévu, c’est qu’Ousmane m’accompagne pour me montrer où se trouvaient les hommes et le matériel. Nous sommes partis un matin et, en arrivant à Yendi, Ousmane était avec un binôme. Lorsqu’ils sont venus me chercher, le binôme a dit que son chemin s’arrêtait là et que c’est ce jeune homme qui allait nous accompagner, car il savait où se trouvait le nécessaire.

Nous avons roulé depuis Yendi pendant presque 24 heures jusqu’au terminus du bus, Malham-ville, situé à la frontière entre le Bénin et le Niger. Arrivés là-bas, le jeune homme a passé quelques appels et nous a dit de continuer. J’avais des doutes, mais j’ai décidé de poursuivre. Dès que nous avons quitté Malham-ville, nous avons franchi le fleuve et pris un car. Au premier arrêt, il y a eu des difficultés, mais elles ont été résolues. Ainsi, les choses se sont déroulées jusqu’à ce que nous arrivions à l’entrée de Niamey, où les deux autres ont été interpellés par la police pour des contrôles approfondis. On leur a dit que, s’il n’y avait rien contre eux, ils seraient relâchés avec le prochain car.

Arrivé à la gare d’Ibiza transport, j’ai fait un compte rendu au Lieutenant-colonel Damiba, au colonel Ouoba, et au civil Barry Abdoulaye. Après le compte rendu, ils m’ont demandé d’attendre, pensant que peut-être avec le dernier car, ils seraient relâchés. J’ai attendu jusqu’au dernier car, mais RAS (rien à signaler). J’ai donc refait un compte rendu à Barry Abdoulaye, lui demandant ce que je devais faire, car c’était la première fois que je venais à Niamey. Il m’a rassuré qu’un de ses amis allait m’appeler.

Effectivement, un certain Serge Mathurin m’a appelé et est venu me chercher à la gare pour m’amener dans une auberge.

Barry Abdoulaye est un journaliste.

C’était Ousmane qui devait me montrer où se trouvaient les hommes, l’armement et tout le nécessaire. Mais à Yendi, son binôme m’a expliqué que c’était le jeune homme qui savait où tout cela se trouvait.

Pour ce projet, nous avons fait appel à des mercenaires à travers Barry Abdoulaye, qui sont des Centrafricains. J’ai demandé une compagnie d’environ 150 personnes, ainsi que des AK-47. En armement collectif, j’ai demandé 10 PKM, 10 RPG-7, et 4 mortiers.

Initialement, une somme de 10 millions a été remise à Ousmane par Barry Abdoulaye. Cependant, Ousmane a réclamé une somme plus élevée en raison du risque encouru. Après des négociations, le journaliste a fini par lui remettre 80 millions. Dès que les jeunes m’auraient montré où se trouvait le nécessaire, j’aurais procédé à une réorganisation et réarticulation. J’avais 4 Thuraya (téléphones satellitaires) en ma possession et je devais les répartir entre chaque chef d’équipe avant de se mettre en mouvement» .

✍ Retranscription : Banouss

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