Centrafrique Après plusieurs semaines de blocus, Bangui respire un peu
La capitale centrafricaine Bangui sort peu à peu de l’étouffement dans lequel elle a été plongée durant plusieurs semaines. Les premiers convois de camions ont fait leur entrée dans la ville le 16 février dans une atmosphère de liesse populaire. Néanmoins plusieurs localités du pays vivent toujours dans la peur des affrontements entre les rebelles de la Cpc, Coalition Patriotique pour le Changement et les forces gouvernementales soutenues par leurs alliés russes, rwandais, onusiens de la Minusca. Faustin-Archange Touadéra président de la République de Centrafrique
600 km parcourus en deux jours pour une quinzaine de camions qui font leur entrée en fanfare dans Bangui la capitale centrafricaine le 16 février dernier. La foule amassée de part et d’autre sur le trajet de la traversée de la ville était très enthousiaste. Cela fait plusieurs semaines que pareille scène n’a plus été observée à Bangui. Les forces rebelles présentes aux portes de la capitale empêchaient les convois de ravitailler les populations en vivres et en denrées diverses. La désolation a fait place à la joie retrouvée même si plusieurs centaines de camions attendent encore à la frontière avec le Cameroun. Ce premier convoie arrivé à Bangui a bénéficié de la protection de soldats russes venus en renfort aux forces gouvernementales.
Cette joie momentanée ne fait pas dissiper les inquiétudes cependant. En effet, la propagande des forces rebelles de la Cpc a donné de la voie faisant entendre qu’elles pourraient reprendre le blocus de la capitale si les négociations entamées ne connaissent pas d’évolution. Cette menace qui plane sur le trafic est loin d’apporter la sérénité au sein des populations confrontées à de graves pénuries. Elles espéraient un retour à la normale avec la reprise des convois commerciaux avec le Cameroun notamment.
Bangui est donc loin d’être le seul théâtre des violences dans le pays. Même si plusieurs sources annoncent une perte de terrain des rebelles dans plusieurs localités comme Bambari et Berberati, des combats sont signalés à Bozoum où on signale des exactions et des violences sur les populations. C’est dans cette atmosphère particulièrement explosive qu’on a appris mercredi 17 février le retrait des troupes marocaines de la Minusca de la ville de Bakouma. Une localité très riche en uranium convoitée par plusieurs grandes firmes internationales dont le français Areva. Ce retrait des marocains laisse le champ libre aux rebelles de la Cpc qui pourraient y faire leur retour dans les jours qui suivent.
Outre les russes, les troupes gouvernementales bénéficient du soutien des rwandais présents dans certaines localités en plus de la Minusca dont le mandat est de protéger les populations civiles prises au piège des affrontements.
Benjamin Nkoulou
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