Les députés togolais ont adopté, lundi, une nouvelle Constitution qui établit un régime parlementaire dans le pays. Le nouveau texte précise que le président de la République togolaise sera désormais choisi « sans débat » par le Parlement réuni en congrès, et pour un mandat unique de six ans. Jusqu’à présent, le président du Togo était élu au suffrage direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.

Le texte, proposé par le parti au pouvoir, l’Union pour la République, majoritaire au Parlement, a été adopté presque à l’unanimité, avec 89 voix contre une seule abstention. Il est important de noter que l’opposition n’est pas représentée dans cet hémicycle, ayant boycotté les législatives de 2018.

Le Togo entre ainsi dans sa 5ème République avec un nouveau poste introduit par la nouvelle constitution. Une fois ce texte entré en vigueur, « le chef de l’État est pratiquement désinvesti de ses pouvoirs au profit du président du Conseil des ministres, qui devient celui qui représente la République togolaise à l’extérieur et qui dirige effectivement le pays dans la gestion quotidienne », a indiqué Tchitchao Tchalim, président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale à l’Assemblée nationale. Il ne reste donc plus qu’un poste honorifique au président de la République, garant de l’unité nationale.

En résumé, le chef de l’État est désormais choisi par les parlementaires et non élu directement par le peuple. Il sera désormais appelé « Président du Conseil ». Le président du conseil des ministres devient celui qui représente le pays à la place du président de la République, qui sera choisi par le Parlement pour un mandat unique de six ans et aura la « pleine autorité et le pouvoir de gérer les affaires du gouvernement et d’être tenu responsable en conséquence ».

Pour les élus du peuple, l’adoption de cette nouvelle Constitution repose sur la volonté de consolider les bases d’une démocratie plus moderne et respectueuse de l’équilibre des pouvoirs. La nouvelle Constitution va renforcer le contrôle citoyen de l’action gouvernementale et va rendre le Président du Conseil, chef du gouvernement, plus redevable envers ceux qui l’ont élu, et, de manière indirecte, envers le peuple.