Coup d’État au Soudan : El-Béchir n’était donc pas le problème !
Au coup d’État de Doumbouya, nous avons annoncé dans l’un de nos éditos, en première ligne, premier paragraphe, que la saison des coups d’Etat sera longue et périlleuse. Et pourquoi ? Pour la simple raison que les peuples depuis un certain temps ont gouté à la liberté et ne peuvent plus s’en passer. Ou encore qu’une nouvelle race humaine est en train de naitre. Dans tous les cas, le général Abdel Fatah Al-Burhan a expulsés les civils du Conseil souverain, et rend l’armée seule maître du Soudan. Le premier ministre Abdalla Hamdok et ses ministres civils ont été arrêtés et emprisonnés.
Alors beau nombre de personnes avaient placé leur confiance en ce pouvoir issu de la rue et des casernes le 19 août 2019 un espoir pour le Soudan après 20 années de pouvoir dictatorial d’Omar El-Béchir.Il faut noter qu’à un mois de la transmission du pouvoir aux civils et après des mois de tensions entre les populations civiles et l’armée, c’est le clash qui met fin à un compagnonnage politico-militaire.
Depuis quelques jours, le torchon brulait entre les civils et les militaires, et l’alerte d’un coup d’État qu’auraient tenté des fidèles d’El-Béchir a été étouffée dans l’œuf. Ce coup de force peut aussi bien trouver son origine sur la situation économique et sociale. Selon la Banque mondiale, 80% des Soudanais vivent sous le seuil de pauvreté, et les 11 millions d’âmes ne mangent pas à leur faim, conséquences du tarissement de la manne pétrolière, coupée avec l’avènement du Soudan du Sud en 2011, qu’est venue aggraver la vis américaine, sous forme de sanctions. Du reste, le pouvoir des kaki n’est plus à surprendre personnes, car des coups d’État, il en aura toujours dans ce berceau de l’humanité. Mais qu’à cela ne tienne qu’ils soient des coups d’Etat salvateur comme le souligne Laurent Bado.
EDITORIAL LNA
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