×

CULTURE : « KÔRÔ », OU HÉRITAGE CULTUREL ANCESTRAL BWA AU BURKINA FASO

Dans quelques jours, les habitants de la ville de Dédougou au Burkina Faso assisteront à la traditionnelle sortie des masques en feuille. Une cérémonie annuelle marquant la fin des récoltes, et autorisant les habitants de la cité de Bankuy à consommer les fruits de leurs durs labeurs agricoles.

Les Dédoulais accueillent chaque année cette période avec beaucoup d’émotion mélangées à de la crainte car jadis, la vue d’un masque provoquait la débandade générale, tellement le masque terrorisait. Toute personne ayant passé son enfance à Dédougou s’en souviendra certainement.

De nos jours, avec l’arrivé, de nombreux étrangers dans la cité, les choses sont mieux encadrées.

Tôt le matin, avant que le soleil ne se lève sur la belle Citée de Bankuy, les masques quitteront la brousse pour la ville.

Selon KONDE Siméon, représentant du chef coutumier du quartier Hankuy :
« Lorsqu’on parle du masque, on parle du « Do ». Le « Do » est un héritage que nous ont légué nos ancêtres. Il n’est pas physiquement visible. Mais lorsque les anciens ont besoin de lui pour certaines raisons, ils l’invoquent et il répond toujours à leurs appels. Le masque est donc une représentation physique du « Do ».
L’arrivée des masques dans le village permet de conjurer les mauvais sorts et de protéger les populations des maladies.
Le masque étant la représentation du « Do », les rites et traditions le concernant doivent être pris au sérieux. »

Une foi les cérémonies rituelles terminées, les masques entameront une série de processions, en commençant par un hommage au chef de canton, aux autorités administratives et finiront par des visites dans des grandes familles du village.
En fin de journée, les masques retourneront en brousse après avoir purifié le village, jusqu’à l’année prochaine.

Et KONDE Siméon de conclure :
«La ville de Dédougou abrite de nos jours, plusieurs étrangers. Le nombre d’étrangers s’est décuplé avec l’avènement de terrorisme.
Nous les accueillons, car ce sont nos frères en difficulté momentanés.
Je demande aux étrangers des respecter les coutumes de leur village d’accueil, afin de faciliter le vivre-ensemble.
Enfin, je demande aux générations actuelles de prendre au sérieux cet héritage ancestral, car si les autochtones eux même ne prennent pas au sérieux leurs traditions, qu’en serait-il des étrangers. »

La société des masques occupe une place importante dans la culture BWA. À cet effet, de nombreuses initiatives comme le Festival international des masques et des arts de Dédougou (FESTIMA) ont été initiées pour ne pas perdre cet héritage culturel de l’identité Bwa.

BANOUSS

Partager sur

Laisser un commentaire