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La légende George Weah : Une leçon de démocratie pour les dirigeants africains.

Les transitions démocratiques en Afrique ont connu des évolutions divergentes en fonction des pays anglophones et francophones. Les raisons à l’origine de ces disparités sont complexes et multifactorielles.

George Weah a écrit son nom dans l’histoire africaine pour la troisième fois. Après avoir reçu le Ballon d’Or en 1995, il a été élu président du Liberia en 2017. Au terme de son mandat, lors des élections présidentielles, il a été battu par Joseph Boakai (78 ans) par 50,89% à 49,11%. Sans faire de bruit, il a reconnu sa défaite et a appelé son adversaire pour le féliciter avant même l’annonce officielle des résultats.
Dans cet exercice, les pays anglophones réussissent plus facilement que les pays francophones, pour la plupart.
Le président Georges Weah (57 ans) vient confirmer cette affirmation, donnant ainsi une leçon à d’autres vieux dirigeants qui s’accrochent au pouvoir en écartant par tous les moyens leurs adversaires politiques et en opprimant leurs populations.
Mais pourquoi les pays francophones échouent-ils souvent là où les pays anglophones réussissent ?

Héritage institutionnel
Plusieurs pays anglophones ont hérité d’un système institutionnel colonial qui a posé les bases de structures démocratiques. Les systèmes juridiques et politiques hérités du modèle britannique ont souvent été plus favorables à la démocratie.
En revanche, de nombreux pays francophones ont été marqués par des héritages autoritaires persistants hérités de périodes coloniales. Les structures centralisées et les pratiques autocratiques ont entravé le développement de démocraties stables.

Leadership visionnaire et instabilité politique
La plupart des dirigeants anglophones ont joué un rôle crucial dans la promotion de la démocratie. Nelson Mandela en Afrique du Sud, par exemple, a incarné un leadership visionnaire, facilitant ainsi une transition pacifique vers la démocratie.
Par contre, les pays francophones ont connu une instabilité politique fréquente, avec des coups d’État et des conflits internes, entravant ainsi la consolidation démocratique.

Participation civique et intervention étrangère
La société civile active et engagée dans certains pays anglophones a joué un rôle majeur. Les mouvements populaires ont souvent été des catalyseurs de changement, exigeant des réformes démocratiques.
L’ingérence étrangère, parfois liée aux anciennes puissances coloniales, a pu compliquer les efforts de transition démocratique dans certains pays francophones.

Ressources économiques et éducation politique
La gestion des ressources économiques reste un défi commun, avec la corruption entravant les progrès démocratiques, qu’il s’agisse de pays anglophones ou francophones.
Il est également indispensable de promouvoir l’éducation politique, la sensibilisation civique et les réformes institutionnelles mieux adaptées aux réalités sociales et économiques, essentielles pour le développement et pour l’intérêt des Africains.

Bien que la dichotomie entre les pays anglophones et francophones offre une perspective utile, il est crucial de reconnaître la diversité des expériences au sein de chaque groupe linguistique. Les transitions démocratiques dépendent de facteurs historiques, culturels et politiques propres à chaque nation, et les leçons apprises devraient être appliquées de manière contextuelle.

La Rédaction

 

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