Limogeage des ministres issus des groupes rebelles: la Centrafrique s’enfonce dans la crise politique
Limogeage des ministres issus des groupes rebelles: la Centrafrique s’enfonce dans la crise politique
Depuis le 19 février dernier plusieurs ministres du gouvernement centrafricain ont été mis hors de l’équipe sur décret du président Faustin Archange Touadéra. Il s’agit des ministres issus des rangs des groupes armés réunis au sein du Cpc, Coalition Patriotique pour le Changement.
Il ne reste désormais plus grand-chose de l’accord de mars 2019 entre les 14 groupes rebelles et le gouvernement centrafricain. Le président Faustin Archange Touadéra vient de mettre fin à la participation des personnalités issues de ces groupes a son gouvernement à travers plusieurs décrets pris le 21 février à Bangui. Sont visés également des personnalités ayant des fonctions à la présidence et a la primauté au terme des mêmes accords de mars 2019. On dénombre en tout 4 décrets a ce propos.
Ainsi dans le premier décret sont concernés Mahamat Yaïb Yacoub, ministre du Commerce et de l’Industrie ; Maouloud Moussa Terra, ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Secteur informel ; Dieudonné Ndomate, ministre des Arts, de la Culture et du Tourisme, et Chancel Sekode Ndeugbayi, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger, chargé de la Francophonie et du Protocole d’État.
Dans la foulée, le deuxième décret vise Mahamat Ibrahim, ministre conseiller spécial ; Jean De Dieu Ngaissona, ministre conseiller en charge des Finances et du Budget ; et Dianga Cyrano Ibrahim, conseiller chargé des relations avec le monde arabe.
Dans le troisième décret, on retrouve Armel Mingatoloum Sayo, ministre de la Modernisation de l’administration et de l’Innovation du service public ; Baba Mamazoda Talla, ministre délégué auprès du ministre de l’administration du territoire et de la Décentralisation, chargé du développement local.
Enfin un quatrième décret, vise Aboulkassim Algoni Tidjani Anour, ministre conseiller spécial ; Idriss Adamou, ministre conseiller en matière d’élevage ; Mamadou Ousmane Tanga, chargé de mission en matière Hydraulique et des Énergies renouvelables
Le président centrafricain Pr. Faustin Archange Touadera a signé le 19 février plusieurs décrets mettant fin aux fonctions de membres du gouvernement et de personnalités ayant des responsabilités à la Présidence de la République.
Seul un ex-membre de l’UPC a pu conserver son poste.
Le gouvernement d’union nationale a donc fini par voler en éclats. Depuis la reprise des affrontements armés en marge de la présidentielle de décembre 2020 beaucoup d’observateurs s’attendaient à une radicalisation des positions. Les rebelles ayant repris les armes, le maintien de leurs représentants au sein du gouvernement ne pouvait durer. Cette situation installe la Centrafrique dans une logique de tension. Déjà les affrontements se généralisent sur le terrain. Même si le blocus autour de la capitale Bangui a connu un léger assouplissement grâce à l’entrée en scène des troupes russes aux côtés des forces gouvernementales, plusieurs zones demeurent sous le contrôle des rebelles
Benjamin Nkoulou
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