MACKY SALL VEUT-IL BRÛLER LE SÉNÉGAL ?
Dans un article paru le 11 novembre 2008 dans le journal français Le Monde, on pouvait y lire :« CHANGER la Constitution pour se débarrasser d’un ancien premier ministre ambitieux. Abdoulaye Wade, président du Sénégal, pays censé symboliser l’exemplarité démocratique africaine, n’a pas hésité à employer les grands moyens pour évincer Macky Sall, chef du gouvernement entre 2004 et 2007. Car M. Sall, président de l’Assemblée nationale jusqu’à dimanche, est désormais considéré par le pouvoir comme un rebelle. »
Il s’en suivra alors un bras de fer très rude avec son père spirituel Abdoulaye Wade. La suite on la connaît.
Les mêmes craintes produisent les mêmes effets, serait-on tenté d’avancer. Ousmane Sonko est victime de sa popularité et surtout natif de la ville qui a été très longtemps en conflit armé avec la mère patrie. Beaucoup voient sa candidature d’un mauvais œil. Dans les arcanes du pouvoir, des personnalités parlent de lui comme : « le rebelle qui veut s’accaparer du pouvoir de Dakar. » Il est candidat à l’élection présidentielle de 2019 sous la bannière de la coalition « Sonko Président » et arrive troisième à cette élection avec 15 % des voix derrière Idrissa Seck et le président sortant Macky Sall. En février 2021, il est accusé de viols et menaces de mort avec une arme par Adji Sarr, une employée d’un salon de massage qu’il fréquente, ce qu’il dénonce comme une « tentative de liquidation politique » menée par le camp présidentiel. Son arrestation provoque de violents affrontements entre ses soutiens et la police lors d’importantes manifestations.
Condamné lors d’un procès tonitruant et qui a fait date, un juge de Ziguinchor a ordonné le 12 octobre que M. Sonko, au cœur d’une saga politico-judiciaire mouvementée et violente qui tient le Sénégal en haleine depuis deux ans et demi, soit rétabli sur les listes. Le ministère de l’intérieur a cependant refusé jusqu’alors de lui délivrer les fiches officielles qui lui permettraient de recueillir ses parrainages, une étape nécessaire au dépôt de candidature. La commission électorale demandait que l’opposant, radié après sa condamnation dans une affaire de mœurs, puisse de nouveau figurer sur les listes. Le ministère de l’intérieur a refusé, ce qui empêche M. Sonko d’être candidat à la présidentielle de 2024.
Dès lors, ils sont nombreux à se poser des questions sur l’avenir politique du Sénégal si Sonko n’est pas candidat à l’élection présidentielle de février 2024. Qu’en sera-t-il du Sénégal, déjà que ces agitations et manifestations ont provoqué une dizaine de morts ? Pour l’heure, Sonko fait la navette entre la prison et l’hôpital parce qu’il fait fréquemment des grèves de la fin. Il faut vite une médiation de la CEDEAO parce qu’il faut craindre le pire.
LA RÉDACTION
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