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PEAU NOIRE MASQUE BLANC : COMMENT LES DIPLÔMÉS AFRICAINS ONT ILS RÉUSSI À SE LAISSER PERCEVOIR COMME LES « CHIENS » DE GARDE DES INTÉRÊTS ÉTRANGERS ?

Comment se fait-il que les diplômés africains, souvent considérés comme les gardiens éclairés du savoir, aient pu se laisser percevoir par bon nombre de personnes comme les « chiens de garde » des intérêts étrangers ? La question se pose avec acuité des lors que les intellectuels africains, au lieu d’être des acteurs engagés dans le développement de leurs nations, semblent souvent s’être enfermés dans le rôle de critiques systématiques, abonnés à la dénonciation plutôt qu’à la construction.

Les diplômés africains, qu’ils soient journalistes, économistes, juristes ou analyste, dès qu’ils ne sont pas aux affaires, semblent avoir été convaincus qu’ils doivent être perpétuellement en opposition aux politiques nationales. Ils se retrouvent piégés dans un cycle de critiques négatives, se positionnant en observateurs extérieurs plutôt qu’en participants actifs aux centres de décision. Cette posture les a souvent relégués au rôle de caisses de résonance, où l’idée de changer d’opinion sans être accusé de trahison semble impossible.

Pourtant, comme pour paraphraser Roger Garaudy, le 21e siècle est une époque de bouleversements et de mutations profondes, demandant à chacun de devenir un acteur dans cette scène mondiale en transformation. Il dit : « Le XXe siècle est celui où l’humanité doit apprendre à être libre autrement que par la négation des autres, à être égale autrement que par l’asservissement des autres, à être fraternelle autrement que par l’élimination des autres. » Ces mots nous rappellent que la liberté ne réside pas seulement dans la critique, mais aussi dans la construction d’une société égale et fraternelle.

Le premier ministre Burkinabè Apollinaire Kyelem de Tambèla devant l’assemblé législative de la transition ce 01/12/2023 déclarait : « Nous avons d’un côté des lettrés dont le corps se trouve souvent au Burkina et l’esprit en Occident. Des diplômés formatés dans la pure pensée occidentale, sans une réelle capacité de contextualisation et d’adaptation. De l’autre côté, nous avons une paysannerie déboussolée, torturée entre la réalité du quotidien et les sophismes juridiques et politiques auxquels elle est confrontée. »

Ces deux visions semblent appeler les intellectuels africains à passer d’une position de critique constante à celle d’acteurs responsables, contribuant activement à façonner l’avenir de leurs nations.

Aujourd’hui, les Africains aspirent à entendre davantage de leurs intellectuels des nouvelles positives, des solutions aux défis persistants. La société attend de ses lettrés qu’ils transcendent le rôle de critiques stériles pour devenir des bâtisseurs, des facilitateurs de progrès et des artisans du changement positif. C’est le moment pour les diplômés africains de s’affirmer non seulement comme des analystes critiques, mais aussi comme des agents dynamiques du progrès, prêts à contribuer à la renaissance et au développement de leurs nations.

La Rédaction

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