Présidentielle au Tchad : Théophile Bongoro, ce notaire qui compte « renverser » le maréchal
« Permettez-moi, mes frères et sœurs, de vous dire que c’est après une mûre et profonde introspection, que j’ai décidé de répondre favorablement à cet appel, cet appel du peuple ». Ce sont là les propos du maréchal Idriss Déby Itno, chef de l’Etat Tchadien, juste après son investiture sans surprise de son parti le mouvement patriotique du Salut (MPS) pour un sixième mandat à l’élection présidentielle du 11 avril prochain. Depuis 30 ans, après avoir renversé le président Hissène Habré du pouvoir en 1990 avec le soutien de la France, Idriss Déby dirige le Tchad d’une main de fer, mais largement soutenu par la communauté internationale, qui voit certainement en lui un allié incontournable dans la lutte contre le terrorisme et constitue aussi un élément stabilisateur dans la région.Théophile Bongoro, a été désigné par une alliance de 16 partis politiques pour la présidentielle du 11 avril prochain
Le « Bon élève de la France » est élu président à la suite de la première élection pluraliste en 1996 en recueillant 69% des voix au second tour. Réélu depuis toujours au premier tour, le président Tchadien est accusé de fraudes électorales par l’opposition. Elle en a assez ! En effet oui, puisque 16 responsables de partis politiques de l’opposition ont scellé « une alliance électorale » pour présenter un candidat unique à l’élection présidentielle. Et Parmi ces douze signataires, figuraient Saleh Kebzabo et Mahamat Ahmat Alabo, deux ténors de l’opposition Tchadienne.
Contre toute attente, c’est Maître Théophile Bongoro qui a été désigné par cette alliance pour restaurer l’alternance et la démocratie dans ce pays de l’Afrique centrale. Il a obtenu neuf voix contre cinq pour Saleh Kebzabo l’opposant farouche de Déby. « Je pense à la lourdeur de la tâche qui m’a été confiée et à sa délicatesse. Je me prépare à me donner beaucoup plus à fond », a-t-il dit. Mais à quel prix ? Sans une réelle expérience politique de taille, assez consistante pour pulvériser Déby au premier tour. Tout compte fait, il représentera l’Alliance victoire, au détriment de l’opposant historique, le président de l’UNDR, Saleh Kebzabo à la présidentielle du 11 avril prochain.
Le maréchal Idriss Déby, candidat à sa propre succession
Ce néophyte en politique, âgée de 55 ans, notaire de profession, devrait se contenter de ces 16 partis politiques qui vont lui prêter main forte, vu que d’autres partis politiques ont « craché » sur l’idée d’une alliance pour un candidat unique. Il s’agit de Romadoumngar Nialbé Félix, président de l’Union pour le renouveau et la démocratie (URD), principale force d’opposition à l’Assemblée nationale avec huit députés qui a été récemment investi par son parti pour être candidat. Ensuite Alladoum Djarma Balthazar pour le parti Action Socialiste Tchadienne pour le Renouveau (ASTRE), et Djimasngar Nasra, à la tête du mouvement Un nouveau jour, tous deux novices en politique. A cela s’ajoute le mouvement de Laokein Kourayo Medar, arrivé en troisième position en 2016.
Idrissa Napon
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