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Privatisation de la SOCOGIB : Un scandale financier dévoilé

Lors d’une édition spéciale diffusée par la RTB le 27 novembre 2024, le capitaine Azaria Sorgho, porte-parole du KORAG, a révélé des pertes colossales pour l’État burkinabè liées à la privatisation de la SOCOGIB en 2001. Avec un patrimoine immobilier initial de 3208 parcelles, dont plus de la moitié bâtie, cette opération aurait entraîné des pertes financières s’élevant à plusieurs milliards de francs CFA entre 2001 et 2022. Ces révélations mettent en lumière un dossier aux lourdes implications économiques et sociales.

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✍️Banouss

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« Au fil du temps, des faits graves de malversations financières et de crimes économiques à la suite de dénonciations des citoyens.

A la suite des révélations graves faites le lundi 4 novembre 2024 par son excellence le capitaine Ibrahim Traoré, président du façon chef de l’État, relative au détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite portant sur un patrimoine estimé à plus de 3 milliards de francs CFA.

Nous avons découvert d’autres cas d’abus de pouvoir ayant entraîné une perte de ressources financières évaluée à plusieurs milliards de francs CFA de 2001 à 2022.

En effet, profitant de leur position au sommet de l’État, des Burkinabés mus par une cupidité sans limite, un mépris du prochain et dénué d’une conscience sociale et d’une sensibilité humaine, obnubilés par le pouvoir, ont malmené les règles de bonne gouvernance et de gestion vertueuse des biens publics.

Ce tableau sombre de l’histoire de notre pays met à nu des opérations de privatisation aux allures de spoliation, où les espoirs d’un développement harmonieux furent trahis par des intérêts privés voraces et sans scrupules.

Dans ce propos, il sera question du dossier relatif à la privatisation en 2001 de la SOCOGIB, société de construction et de gestion immobilière du Burkina, dont le patrimoine immobilier était estimé à 3 208 parcelles avec plus de la moitié des parcelles déjà bâties.

La société AZIMO, bénéficiaire de cette privatisation en lieu et place d’une gestion transparente du patrimoine foncier national cédé, s’est lancée dans un cycle interminable de vente d’acquisitions et d’hypothèques de terrain et de parcelles, sous le couvert et avec la complicité des autorités politiques de l’époque.

L’amer constat dans le processus de privatisation de la SOCOGIB révèle que le paiement a consisté pour AZIMO à revendre les éléments du patrimoine de la société objet de la privatisation. Il s’agit de 4 immeubles situés entre le Lycée Saint Exupéry et l’ambassade d’Allemagne, à un montant de 1 700 000 000 de francs CFA et ensuite servi au paiement de la contrepartie financière y afférente, qui s’élevait à 1 793 617 464 francs CFA.

Ce mécanisme soulève la question du créancier qui se paie à lui-même et laisse comprendre que la privatisation de la SOCOGIB par l’État burkinabé ressemblait plus à un don de la part de l’État burkinabé à Madame Alizetta Ouédraogo Dite Gando, présidente du Conseil d’administration de la société AZIMO, dans la mesure où l’État en est sorti appauvri.

Outre cette vente effectuée par l’acquéreur de la SOCOGIB, d’autres ventes aussi importantes qu’illicites ont été réalisées juste après l’accord de privatisation. Et au total, le montant des ventes des parcelles réalisées immédiatement après la privatisation de la SOCOGIB s’élève à l’incroyable somme de 7 100 000 000 de francs CFA encaissés en moins de 5 ans.

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En effet, dès la conclusion de l’accord de privatisation, les acquéreurs se sont activement défaits de la quasi-totalité du patrimoine de la SOCOGIB en se livrant à des transactions expéditives qui suscitent des interrogations quant à la véritable intention derrière la privatisation, jetant du même coup un gros doute sur la transparence et l’éthique de ces opérations. Les acquisitions à la lutte d’accaparement massif de terres par les sociétés AZIMO et SOCOGIB, désormais patrimoine de Madame Alizetta Ouedraogo Dite Gando, de ses fils et filles ont concerné entre autres 183,47 hectares et 153,51 hectares au quartier Balkuy  , attribués en 2003 respectivement à AZIMO et à la SOCOGIB, toutes les 2 sociétés appartenant à la même famille :

👉437 hectares, toujours à Balkuy, dont une partie d’une valeur financière de 8 311 892 480 francs CFA, a été vendu en 2006.

👉900 hectares à Nioko 2en 2003

👉1 001,12 hectares dans la zone de Yagma en 2007.

133, parcelles couvrant une superficie de 65 610 m² au quartier Ouaga 2000, d’une valeur estimée à 2 296 595 000 F CFA octroyée à Madame Alizeta OUEDRAOGO, représentée par son fils Mahamadou OUEDRAOGO.

De 2017 à 2022, la vente des parcelles réalisées par la SOCOGIB s’élève à l’extraordinaire montant de 24 milliards de francs CFA, soit 8 milliards de francs CFA pour la zone de Balkuy et 16 milliards de francs CFA pour la zone de Nioko 2, alors que le chiffre d’affaires déclaré au cours de la même période s’élève à un montant de 4 milliards de francs CFA. De toute cette manne financière, l’administration fiscale n’a perçu que la somme de 83 936 380 F CFA comme revenu fiscal.

Comment prend donc cet énorme décalage entre les recettes réellement encaissées, le chiffre d’affaires déclaré, les impôts nets payés. La privatisation de la SOCOGIB, présentée comme une ère de renouveau et de prospérité pour l’État burkinabé, s’est transformée en une vaste entreprise de dissimulation de parcelles, révélant une corruption systématique et profondément enracinée.

En effet, en mai 2020, un sous le fallacieux prétexte d’avoir été victime de casse pendant l’insurrection populaire des 30 et 30 un octobre 2014, Monsieur Mahamadou Ouedraogo, alors Directeur Général de la SOCOGIB puis Président du Conseil d’administration. Après la fuite de l’ancienne PCA, sa mère, décide de céder 700 parcelles couvrant une superficie de 309 279 m² à Madame Compaoré Salah, épouse du frère cadet de l’ancien Président Blaise Compaoré, pour la somme dérisoire de 50 000 000 de francs CFA, somme qui n’a jamais été versée alors que la valeur réelle de ces parcelles est estimée à 10 824 765 000 F CFA. Cette transaction scandaleuse illustre à quel point les intérêts privés ont été favorisés au détriment des intérêts de la collectivité.

La situation a atteint son paroxysme le 30 décembre 2022 lorsque, par une convention notariée, le même Mahamadou Ouedraogo cède gratuitement un total de 3 300 parcelles à diverses sociétés, soit :

👉500 parcelles à sakhba TP,

👉2000 parcelles à Salma international,

👉600 parcelles à azimu SA et

👉200 parcelles à Tan Aliz SA.

Il est à noter que toutes ces sociétés appartiennent aux frères, sœurs, à la mère et à Monsieur Mahamadou Ouédraogo lui-même. La valeur totale de ces parcelles s’élève à 19 800 000 000 de francs CFA, démontrant l’ampleur de la spoliation.

Ces actes révèlent une grave collision entre les autorités d’alors et les promoteurs immobiliers où les décisions sont prises en coulisses, sans une transparence réelle, en contournant les mécanismes de contrôle. Ces acquisitions révèlent aussi des pratiques insidieuses d’accaparement des terres réalisées avec la complicité flagrante et active des autorités de l’époque, avec des contreparties. Elles n’ont pas suivi non seulement les règles normales en la matière, mais les promesses faites aux populations n’ont pas non plus été respectées, créant ainsi à certains endroits des tensions et des crises liées à la spoliation, ces différentes manœuvres, consécutive à la privatisation, dévoile un climat de prédation, de corruption et de malversation au détriment de l’État et des laborieux citoyens.

Aujourd’hui, pendant que notre pays est pleinement engagé dans la guerre contre le terrorisme, ces fonds issus de pratiques criminelles sont employés par leurs propriétaires ou détenteurs pour financer les ennemis du peuple.

Les voleurs d’hier sont devenus aujourd’hui des commanditaires d’actions terroristes et de déstabilisation à travers divers circuits contre le Burkina Faso, leur propre pays.

Hier, ils ont ruiné l’État et compromis le bien-être du peuple burkinabé.

Aujourd’hui hors du Burkina Faso est toujours motivé par l’avidité du pouvoir. Il participe encore à freiner son envol, son indépendance et son développement en conséquence. Tout en réaffirmant la détermination de la transition sous le leadership de son excellence, le capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, chef de l’État, a rétabli les valeurs d’intégrité, de solidarité, d’honnêteté, de courage, d’équité, de transparence et de probité, le gouvernement prendra toutes les mesures adéquates et fermes à l’encontre des individus et des sociétés dont les actions nuisent à notre chère patrie.

Certaines mesures sont déjà en cours et d’autres plus pointues sont en gestation. En tout état de cause, la justice sera saisie pour connaître de ce dossier en vue d’appliquer la rigueur de la loi sur les auteurs ou les complices de toutes ces malversations.

Les populations sont donc invitées à s’engager vaillamment dans cette dynamique, à dénoncer tous les cas de malversations financières, de spoliation de biens, d’abus d’autorité et de pouvoir exercer contre les citoyens honnêtes et à ne plus acheter des parcelles dès à présent avec les sociétés mises en cause, en attendant la prise de mesures urgentes qui seront diligentées.

Toutes les institutions, les structures engagées dans la lutte contre ces fléaux sont ici interpellées. Une célérité dans le traitement des dénonciations, des plaintes et des dossiers de crimes économiques est attendue.

Ensemble, œuvrons à bâtir une société de justice, de paix et de prospérité pour tous.

La patrie ou la mort, nous vaincrons. »

 

Capitaine Azaria Sorgho

Porte-parole du KORAG

(Organe chargé de la mise en œuvre de la vision stratégique de la Transition)

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