Quand la réconciliation remplace la démocratie
Presque l’une sans l’autre ; vu l’évolution de la contagion des ministères de la réconciliation dans la sous-région Ouest africaine. Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Guinée et peut-être bientôt au Bénin, au Niger voire au Nigeria : une sorte de placebo des lendemains de présidentielle.
Tout commence par une crise démocratique sous toutes ses manifestations : manipulations de listes électorales, tripatouillages de codes électoraux, révisions constitutionnelles alambiquées, violences électorales, blessés, morts d’hommes. En somme un déficit démocratique qui transforme la compétition électorale en une sorte de guerre de gangs où les détenteurs de la force brutale (forces publiques) sont toujours les vainqueurs.
Désormais le traitement de tous ces symptômes est connu en l’occurrence la création du ministère de la réconciliation. Généralement un instrument entre les mains du seul grand vainqueur de la chienlit électorale sous forme d’atténuation du traumatisme subi par les vaincus. Cela peut prendre la forme de débauchages d’opposants, de gratification de taupes ou de promotions-spectacles. La communication de service se charge d’ailleurs de présenter le gratificateur suprême comme un homme au grand cœur, désireux d’apaiser les souffrances. Drôle de conciliation jamais obtenue sur la base d’ententes directes entre les protagonistes mais toujours de la seule initiative du maître de la situation.
Vous voulez la démocratie ? Contentez-vous désormais du ministère de la réconciliation du vainqueur !
BANAO Moussa
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