L’arrestation de Laurent Gbagbo s’est déroulée sous les caméras de TCI, la télévision pro-Ouattara, dévoilant un homme à l’air hagard, en maillot de corps. L’ancien président et son épouse s’étaient rendus quelques minutes plus tôt, après avoir passé des jours retranchés dans le bunker de leur résidence d’Abidjan. Ils ont été conduits à l’hôtel du Golf, devenu le siège du gouvernement Ouattara.

Quelques heures après son arrestation, le président déchu est réapparu sur la même chaîne TCI, lançant un appel à l’arrêt des combats. « Je souhaite qu’on arrête les armes et qu’on entre dans la phase civile de la crise, et qu’on conclue rapidement pour que le pays reprenne », a déclaré Laurent Gbagbo sur TCI, après cette journée mouvementée en Côte d’Ivoire. Le pays a traversé une période tumultueuse depuis l’annonce des résultats de l’élection présidentielle ivoirienne en décembre, marquée par des affrontements entre les partisans de Gbagbo et ceux de son adversaire Ouattara, ayant causé au moins 800 morts selon l’ONU.

L’arrestation proprement dite s’est déroulée dans la résidence du quartier de Cocody où Gbagbo s’était retranché depuis le 31 mars, date de l’entrée dans la capitale économique des forces pro-Ouattara.

Les opérations militaires ayant abouti à l’arrestation ont commencé le dimanche précédent. Des hélicoptères de l’ONUCI et de la force Licorne ont détruit plus d’une dizaine d’armes lourdes et de blindés des forces de Gbagbo. Le contrôle du boulevard de France, situé à 1,5 kilomètre de la résidence de Gbagbo, a été pris par 250 soldats français appuyés par des Togolais de l’ONUCI dès le lundi matin. C’est là que Gbagbo, son épouse Simone et son fils Michel se sont rendus vers 13h00 locales avant d’être conduits à l’hôtel du Golf.

L’annonce de ces arrestations a été accueillie par des scènes de liesse dans les rues d’Abidjan et a rapidement circulé sur le Web. Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara, a déclaré que « le cauchemar est terminé » pour les Ivoiriens, appelant au « ralliement » des forces restées fidèles à l’ex-président et promettant qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières ».