SANTÉ MATERNELLE : « QUAND DONNER LA VIE CAUSE LA MORT. »
Astou Sokhna est le nom de la jeune femme qui a perdu la vie en couche dans la trentaine, après une longue agonie et un déni de soin le 7 avril, après avoir demandé en vain une césarienne dans un hôpital public de la ville de Louga dans le nord du Sénégal selon la presse locale.
Cette information a suscité une grande émotion dans le pays, puisque même le chef de l’État a promis « toute la lumière » sur ce drame.
Le personnel de l’établissement aurait refusé sa requête, sous prétexte que son opération n’était pas prévue, et menacé de la chasser si elle insistait.
La jeune femme a selon les médias attendu pendant une vingtaine d’heures une intervention qui n’est jamais venue. Elle a expiré en prononçant des mots largement relayés lundi et mardi sur les réseaux sociaux : « Opérez-moi car je ne sais pas si je serai encore là demain. » Son bébé n’a pas non plus été sauvé.
La tragédie de Louga nous rappelle le drame survenu le 02 Février 2022 au Burkina Faso où une patiente a perdu son bébé durant l’accouchement dans des circonstances presque similaires à la maternité de Koupéla, soulevant la même vague d’indignation, emmenant le ministère public à ordonner la détention préventive de 3 agents de santé. Pour se défendre, les prévenus avaient déclaré le bébé mort-né. Arguments boutés en brèche par les parents de la victime et le procureur qui ont estimé que la patiente a manqué d’assistance
Le délibéré a eu lieu le 12 Avril au Tribunal de Grande Instance de ladite ville. Selon une source, « Le juge a renvoyé les prévenus des fins de la poursuite pour homicide involontaire au bénéfice du doute et les a déclarés coupables des faits de non-assistance à personne en danger. En répression, il a condamné chacun à une peine d’emprisonnement de 12 mois dont deux mois fermes et une amende de 250 000 CFA assortie du sursis ».
Des mesures urgentes doivent être prises dans les hôpitaux africains, afin que plus jamais au 21nième siècle, des femmes ne perdent la vie en la donnant.
LA RÉDACTION
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